Présentation générale
Les adverbes, ainsi que les locutions adverbiales (groupe de mots), précisent ou modifient le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre adverbe, d’un pronom, d’un participe présent, d’une préposition, d’une proposition ou d’une phrase.
Ils sont invariables (sauf tout, décrit en fin de chapitre). Ils sont également intransitifs car ils n’assurent pas de liaison entre les différents termes, sauf lorsqu’ils sont complétés d’une subordonnée. Ils peuvent être coordonnés et en principe supprimés.
Exemples :
Ces gens parlent haut et fort. (verbe et adverbes coordonnés)
Il est parti tellement malheureux. (adjectif et adverbe)
Nous sommes arrivés très vite. (adverbe et adverbe)
Est-ce vraiment vous qui avez donné cet ordre ? (adverbe et pronom)
Ils seront là après 20 heures. (adverbe et préposition)
Elle achèvera le travail rapidement même si le temps est pluvieux. (proposition et adverbe)
D’ores et déjà, nous réfléchissons à votre proposition. (adverbe et phrase)
Remarque :
Lorsqu’un adverbe modifie un participe présent, il se place toujours après lui.
Exemple :
Il nous salua en quittant lentement le salon. (participe présent et adverbe)
Un groupe adverbial est formé d’un adverbe seul ou d’un groupe d’adverbes. L’adverbe principal est le noyau du groupe adverbial.
Exemple :
Cette passante a très volontiers accepté de nous aider. (L’adverbe volontiers est le noyau du groupe adverbial très volontiers, car très modifie volontiers et peut être supprimé.)
Il existe différents types d’adverbes :
- Les adverbes de circonstance, regroupant :
- les adverbes de manière (ainsi, plutôt, gentiment, bien…) ;
- les adverbes de lieu (dehors, ici, là, là-bas, au loin…) ;
- les adverbes de temps (jamais, aujourd’hui, enfin, longtemps…) ;
- les adverbes de degré et de quantité (peu, presque, beaucoup, très…).
- Les adverbes d’opinion, regroupant :
- les adverbes d’affirmation (oui, certainement, volontiers…) ;
- les adverbes de négation (ne… plus, ne… jamais, non…) ;
- les adverbes modaux (sans doute, peut-être, probablement, heureusement…).
On compte aussi :
- les adverbes exclamatifs (comme, combien…) ;
- les adverbes interrogatifs (où, quand, comment, pourquoi…) ;
- les adverbes de liaison (cependant, donc, pourtant…) ;
- les adverbes explétifs (ne, encore, là…).
Remarque :
Un même adverbe peut appartenir à plusieurs catégories, selon le contexte.
Exemples :
Passant par la forêt mercredi, nous avons alors vu un iguane. (Adverbe de temps.)
Paul n’avait pas ses clés, alors il est reparti. (Adverbe de liaison.)
Les adverbes de circonstance
Les adverbes de manière
Les adverbes de manière caractérisent un état, une manière d’être, une manière d’agir ou une situation : ils apportent des indications sur la façon dont une situation s’est déroulée.
Ils peuvent être simples, dérivés ou composés. Ils répondent à la question « comment ? », « de quelle manière ? ». Ils modifient le plus souvent un verbe.
Ainsi, aussi, bien, clair, comment, confusément, debout, ensemble, exprès, faux, fort, franco, gentiment, mal, mieux, net, plutôt, rapidement, surtout, vite, volontiers.
Exemples :
Gaston réussit admirablement sa tarte au citron meringuée.
Nous viendrons ensemble vendredi soir.
Certains adverbes de manière peuvent s’employer au comparatif et au superlatif.
Exemples :
Il aurait pu te répondre plus gentiment.
Il faut répondre moins précipitamment.
Elle a réagi le plus calmement possible.
Cette décision a été accueillie le moins volontiers.
On rencontre également des locutions adverbiales de manière, sous forme de groupes de mots ou expressions figées :
À bout de nerfs, à califourchon, à cœur joie, à contrecœur, à cor et à cri, à la force du poignet, à la va-vite, à reculons, à tort ou à raison, à tue-tête, au fur et à mesure, au hasard, bon gré mal gré, d’habitude, en vain, moitié-moitié, n’importe comment, nu-tête, pêle-mêle, tant bien que mal.
Remarque :
Un grand nombre d’adverbes de manière sont formés à partir d’un adjectif au féminin et des suffixes – ment, – emment, – amment :
Exemples :
Brusquement, calmement, clairement, courageusement, délicatement, doucement, grandement, heureusement, innocemment, lentement, méchamment, patiemment, précipitamment, puissamment, prudemment, savamment, sérieusement, violemment, vulgairement, etc.
Les adverbes de manière peuvent être suivis d’un complément introduit par la préposition à ou de :
Exemples :
Les soldats agissent conformément à la volonté du général.
Tous les matériaux sont transformés indépendamment de leur origine.
Les adverbes de lieu
Les adverbes de lieu caractérisent le lieu où l’on est, le lieu où l’on va, le lieu d’où l’on vient, le lieu par où l’on passe, ils précisent la situation dans l’espace. Ils répondent à la question « où ? ».
Exemples :
La corneille est perchée là-haut. (lieu où l’on est)
Ce geai s’est envolé ailleurs. (lieu où l’on va)
Les mouettes viennent de là-bas. (lieu d’où l’on vient)
Les oies sauvages passeront par ici. (lieu par où l’on passe)
Il n’y avait personne alentour. (situation dans l’espace)
Voici quelques adverbes de lieu (mots et mots composés) :
Ailleurs, alentour, autour, dehors, dessous, devant, ici, là, loin, partout, près…
là-bas, là-haut, au-dessus, au-dessous…
Et quelques locutions adverbiales de lieu (groupes de mots, expressions figées) :
À côté, à droite, à gauche, à l’extérieur, à l’intérieur, çà et là, de-ci de-là, de haut en bas, en arrière, en bas, en dedans, en face, nulle part, quelque part…
Exemples :
Ils entendaient du bruit en bas, dans le salon.
Elle marchait devant lui pour lui montrer le chemin.
À côté se trouve un boucher, en face un coiffeur.
La pharmacie n’est pas très loin, juste à droite.
Remarque :
Quelques-uns de ces adverbes sont aussi des prépositions. On les différencie car les prépositions se construisent avec un complément :
Mon livre est posé au-dessus. (adverbe)
Mon livre est posé au-dessus de tes affaires. (préposition)
Les adverbes de temps
Les adverbes de temps caractérisent une date, une durée, la répétition d’une action ou la succession des actions dans le temps. Ils répondent aux questions « quand ? », « à quel moment ? ».
Exemples :
Aujourd’hui, le temps est magnifique. (date)
Depuis toujours Maria et sa famille sont installées dans cette ville. (durée)
Oscar fait souvent de la luge. (répétition d’une action)
Alors, il était d’accord, maintenant il ne l’est plus. (succession des actions dans le temps)
Voici quelques adverbes de temps :
Alors, aujourd’hui, aussitôt, autrefois, bientôt, demain, désormais, hier, jadis, jamais, longtemps, maintenant, prochainement, quelquefois, simultanément, soudain, souvent, tard, tôt, toujours…
Quelques locutions adverbiales de temps (groupe de mots, expressions figées) :
À présent, en même temps, maintenant ou jamais, de temps en temps, depuis longtemps, sur le tard, tôt ou tard, tout à coup, tout à l’heure, tout de suite…
Les adverbes de degré (ou d’intensité) et de quantité
Les adverbes de degré (ou d’intensité) donnent la notion de force, de puissance ; les adverbes de quantité précisent le nombre, le poids, la mesure, le volume.
Ils répondent à la question « combien ? ».
Exemples :
Jean s’est beaucoup investi dans la construction de la maison.
Il n’a quasiment plus d’eau dans son verre.
Léonie est trop grande pour entrer dans la petite cabane.
Lucie est tellement mature !
Voici quelques adverbes de degré et de quantité :
Approximativement, assez, aussi, autant, beaucoup, complètement, davantage, entièrement, environ, excessivement, grandement, fort, guère, moins, peu, plus, presque, seulement, si, suffisamment, tant, tellement, totalement, tout, très, trop.
On rencontre également des locutions adverbiales de degré et de quantité, sous forme de groupes de mots ou expressions figées :
À demi, à moitié, à peine, à peu près, pas du tout, peu ou prou, tant soit peu, tout à fait
Ils servent à former le comparatif et le superlatif des adjectifs et des adverbes.
Exemples :
J’aime autant aller au cinéma qu’au théâtre.
Cette chaussure est trop grande.
Attention :
Ne confondez pas les emplois des adverbes autant et aussi (en tant qu’adverbe de quantité).
- Aussi s’emploie devant un adjectif ou un adverbe.
- Autant s’emploie devant un verbe ou un nom.
On dit : La réponse à ce problème est aussi évidente que facile.
et non : La réponse à ce problème est autant évidente que facile.
Faustine a autant mangé que sa sœur.
et non : Faustine a aussi mangé que sa sœur.
Attention :
Les adverbes de quantité et d’intensité peuvent être suivis d’un nom introduit par la préposition de.
Ce nom prend la marque du pluriel s’il est dénombrable. //Mettre le lien sur : Les noms dénombrables et les noms indénombrables
Exemples :
Cette bibliothèque garde beaucoup de livres rares. (dénombrable)
Mon pommier produit tant de fruits que je ne sais plus qu’en faire.
Adèle a beaucoup d’amis à l’université.
Le nom reste au singulier s’il est indénombrable.
Exemples :
Cette plage n’a pas assez de sable.
Vincent n’a guère de chance pour être vainqueur.
Il y aura moins de vent demain pour naviguer.
Remarque :
Tout est l’unique véritable adverbe qui n’est pas invariable. Les règles de son accord étant nombreuses, consultez l’article qui lui est consacré. //Mettre le lien sur : Accord de tout dans ce même chapitre
Les adverbes d’opinion
Les adverbes d’affirmation
Les adverbes d’affirmation expriment une certitude, une assertion, une approbation plus ou moins accentuée ou encore marque l’acquiescement. Ils modifient la proposition entière.
Exemples :
Pour sûr, c’est du sanglier !
Ils sont assurément plus doués que nous.
Vous souhaitez vraiment partir cet hiver, soit.
Veux-tu m’accompagner au cinéma ? – Oui ! Volontiers !
Et tu veux me faire croire que c’est toi l’auteur de cette lettre ? – Parfaitement !
Voici quelques adverbes d’affirmation :
Absolument, assurément, aussi, bien, certainement, certes, clairement, exactement, oui, parfaitement, précisément, si, soit, sûrement, volontiers, vraiment…
Ainsi que quelques locutions adverbiales d’affirmation (groupe de mots, expressions figées) :
bien sûr, d’accord, en vérité, pour sûr, si vraiment, tout à fait…
Remarques :
1.L’adverbe soit, employé comme affirmation, marque la concession. Il est l’équivalent d’un oui affaibli et le t final est prononcé.
2. Oui ou si, que choisir ?
– On emploie l’affirmation oui pour répondre à une question positive.
As-tu fini tes devoirs ? – Oui.
– On emploie l’affirmation si pour répondre dans l’affirmative à une question négative ou pour affirmer le contraire de la phrase négative précédente.
Ne vois-tu pas les faucons tournoyer au-dessus de leur territoire ? – Si.
Je pense que tu n’auras pas le temps de tout faire. – Si, bien sûr que si.
Les adverbes de négation
Les adverbes de négation expriment le fait de nier ou de refuser quelque chose.
Exemples :
Veux-tu des légumes ? – Non, merci.
Je n’ai jamais entendu un tel mensonge !
Il ne veut rien manger.
Voici les adverbes de négation les plus courants :
Non, pas, aucunement, guère, jamais, nullement, point, rien.
Exemples :
Est-ce toi qui as emprunté ma tablette ? – Absolument pas !
As-tu retrouvé tes clés ? Non.
Que fais-tu ? Rien.
Ainsi que des locutions adverbiales de négation :
Ne… guère ; ne… jamais ; ne… pas ; ne… plus ; ne… point ; ne… rien ; ne… goutte ; ne… aucunement ; ne… nullement ; pas du tout, etc.
Exemples :
Je ne souhaite guère que du calme et du repos.
Elle ne veut plus partir sans lui.
Je ne l’ai jamais retrouvée depuis dimanche.
Vous n’aviez nullement l’intention d’offenser qui que ce soit.
Il n’est pas du tout certain de réussir.
Remarque 1 :
Deux négations dans une même phrase s’annulent. La phrase devient donc affirmative.
Exemple :
Vous n’êtes pas sans savoir… = Vous savez…
Remarque 2 :
Il existe la négation restrictive (ou exceptive) qui ne représente pas une véritable négation mais une affirmation du type : vouloir seulement quelque chose.
Quelques adverbes de restriction appartiennent à cette catégorie :
Seulement, spécialement, uniquement.
Exemples :
Il boit seulement de l’eau au cours du déjeuner.
Ainsi que la locution : ne… que.
Exemples :
Je ne bois que du thé le matin.
Les adverbes modaux
Les adverbes modaux (aussi nommés adverbes de modalité ou adverbes de discours) permettent d’énoncer une phrase selon une certaine manière, avec un certain sentiment (doute, soulagement, ironie, regret, etc.) et renseignent sur l’attitude ou la démarche de l’auteur ou du locuteur. Ils peuvent être supprimés.
Voici quelques adverbes modaux :
Apparemment, dommage, hélas, heureusement, malheureusement, peut-être, possiblement, probablement, voire, vraisemblablement.
Exemples :
Apparemment, Louis a pris des cours de karaté.
Je ne pourrai malheureusement pas venir dîner vendredi.
Quelques locutions adverbiales modales (groupe de mots, expressions figées) :
Par bonheur, par (pur) hasard, sans doute.
Exemples :
Par bonheur, il ne lui est rien arrivé.
Il viendra sans doute demain.
Les adverbes modaux influencent le sens de la proposition entière, ils peuvent donc être placés à différents endroits.
Exemples :
Ils nous rejoindront en Corse l’an prochain, probablement en septembre.
Ils nous rejoindront probablement en Corse l’an prochain en septembre.
Probablement qu’ils nous rejoindront en Corse l’an prochain (en septembre).
Heureusement, l’avion n’aura que trente minutes de retard.
L’avion n’aura heureusement que trente minutes de retard.
L’avion n’aura que trente minutes de retard, heureusement.
Les adverbes exclamatifs
Les adverbes exclamatifs sont ceux que l’on emploie, justement, dans les phrases exclamatives. Ce sont les adverbes comme, combien et que.
Exemples :
Comme le temps est agréable aujourd’hui !
Combien tu m’as manqué !
Que votre fils est poli !
Les locutions adverbiales familières ce que et qu’est-ce que sont aussi utilisées à l’oral :
Exemples :
Ce qu’il fait chaud aujourd’hui !
Qu’est-ce que vous êtes savante !
Remarques :
Les adverbes exclamatifs sont également des adverbes de quantité ou d’intensité.
Exemple :
Que de patience il a fallu pour achever cet ouvrage !
Combien est également un adverbe interrogatif.
Exemple :
Combien de kilos de pommes avez-vous cueillis ?
Les adverbes interrogatifs
Les adverbes interrogatifs sont ceux que l’on emploie dans les phrases interrogatives.
Ce sont les adverbes combien, comment, quand, où et pourquoi :
- Dans les phrases interrogatives directes.
Exemples :
Combien de chaussettes as-tu trouées ?
Comment arriver jusque là-bas ?
Quand les vacances commencent-elles ?
Loup, où es-tu ?
Pourquoi es-tu arrivé en retard ?
- Dans les phrases interrogatives indirectes.
Exemples :
Je ne sais pas combien coûte un vélo électrique.
On a hâte de savoir comment s’est passé son entretien.
Finalement il n’a pas dit quand il partirait.
Je me demande où j’ai pu poser mes clés.
Il faudrait savoir pourquoi la date de départ est reportée.
Les adverbes explétifs
Les adverbes explétifs sont des adverbes employés pour renforcer ou atténuer le sens, l’expression d’une phrase. Ils ne sont donc pas indispensables à la phrase et peuvent être supprimés.
Voici les principaux adverbes explétifs :
Bien, ça, déjà, encore, là, ne, seulement, un peu.
Ainsi que :
Donc (conjonction de coordination employée comme adverbe).
Une fois (belgicisme qui renforce une affirmation, une interrogation, une injonction).
Exemples :
Quand arrives-tu, déjà ?
Viens donc un peu par ici !
Veux-tu bien finir ton assiette ?
On irait bien manger des frites une fois ?
Ces adverbes sont presque tous employés dans un langage familier à l’oral. Il est préférable d’éviter leur usage à l’écrit.
Certaines tournures sont également explétives.
Exemples :
Je vais te le sermonner celui-là !
Allez, goûte-moi ça !
L’adverbe explétif « ne »
Lorsque l’adverbe de négation ne est employé dans une proposition affirmative, il est explétif. C’est-à-dire qu’il est facultatif : il n’est pas indispensable au sens ou à la syntaxe de la phrase, et n’a pas de valeur négative. On peut le supprimer de la phrase.
Il est généralement employé dans une langue soignée.
Exemples :
Il faut que je le prévienne avant qu’il ne parte. = Il faut que je le prévienne avant qu’il parte.
Guillaume est plus gentil qu’il n’en a l’air. = Guillaume est plus gentil qu’il en a l’air.
L’adverbe explétif ne s’emploie :
- Après les verbes de crainte (craindre, avoir peur, redouter, etc.).
Exemple :
Jonas redoute que la mer ne devienne furieuse d’un instant à l’autre. - Après les verbes d’empêchement, de précaution (éviter, prendre garde, empêcher, etc.).
Exemple :
Prends garde que ton secret ne reste secret.
- Après les verbes de doute et d’interrogation (douter, nier, disconvenir, etc.).
Exemple :
Je doute que cette rose ne devienne bleue.
- Après les adverbes de comparaison suivis de que (plus, moins, davantage, etc.).
Exemple :
Augustin a apporté plus de bonbons qu’il n’en fallait.
- Après les locutions avant que, à moins que…
Exemple :
Nous agirons ainsi, à moins que tu n’aies une autre idée.
Attention :
Ne est explétif seulement lorsqu’il est employé dans une phrase affirmative.
Si la phrase est négative, ne est un adverbe de négation :
Exemples :
Je crains qu’il ne sache ma venue. (ne explétif)
Je crains qu’il ne sache pas ma venue. (ne de la négation)
Les adverbes de liaison
Les adverbes de liaison, appelés parfois « connecteurs » ou encore « adverbes conjonctifs », permettent de créer une relation logique entre deux propositions ou deux phrases.
Ils peuvent exprimer diverses nuances : l’opposition, la concession, la cause, la conséquence, l’addition, la reformulation…
Voici quelques adverbes de liaison.
ainsi, alors, aussi, bref, cependant, enfin, ensuite, néanmoins, pourtant, puis, toutefois…
Exemples :
Il va beaucoup mieux, pourtant il était très malade.
Le ciel est dégagé. Néanmoins, un orage peut éclater à tout moment.
Ainsi que quelques locutions adverbiales de liaison (groupe de mots, expressions figées) :
à savoir, au contraire, c’est pourquoi, d’ailleurs, de plus, en effet, en outre, en revanche, en somme, par conséquent…
Exemples :
Il a signé un nouveau contrat en Allemagne, c’est pourquoi il ne viendra pas cet été.
Il travaille beaucoup, cependant il se consacre beaucoup à ses enfants.
Les adverbes de liaison peuvent exprimer :
- L’addition.
De surcroît, en outre, ensuite, voire, d’ailleurs, encore, (et) de plus, non seulement… mais encore ou mais aussi, quant à…
Exemple :
Il parle non seulement anglais mais aussi portugais.
- La cause.
Assurément, effectivement, en effet, tant, tellement.
Exemple :
Elle a effectivement apporté toute l’aide nécessaire à notre projet.
- La conséquence.
Aussi, ainsi, finalement, voilà pourquoi, c’est pourquoi, par conséquent, tout compte fait…
Exemple :
C’était son anniversaire. Voilà pourquoi il était très heureux.
- L’opposition.
Cependant, au contraire, certes, dans le cas contraire, encore que, en revanche, malgré tout, néanmoins, pourtant, sinon, toutefois…
Exemple :
Il sait très bien nager pourtant il ne va que très rarement à la piscine.
- La concession.
Bien sûr, certes, malgré, même si, toutefois…
Exemple :
Il a certes mieux travaillé ce mois-ci mais ça n’est pas suffisant.
- La restriction.
Seulement, ne… que, uniquement…
Exemple :
Il ne reste que deux places de disponibles pour le concert.
- Une hiérarchie dans le discours.
Premièrement, deuxièmement, en premier lieu, en second lieu, d’une part… d’autre part, (tout) d’abord, puis, ensuite, et d’une… et de deux…
Exemple :
Tout d’abord je vous remercie de votre présence, ensuite je souhaite conclure cette affaire aujourd’hui.
- La reformulation.
Autrement dit, c’est-à-dire, en d’autres termes, à savoir.
Exemple :
Il n’a pas atteint son but, en d’autres termes c’est un échec
- La conclusion.
Ainsi, bref, en conclusion, enfin, en fin de compte, en résumé, en somme, en un mot, en définitive, finalement, pour finir, pour conclure.
Exemple :
Nous ouvrirons finalement notre restaurant dans un mois.
Accord des adverbes
Les adverbes sont invariables, excepté quatre adjectifs employés comme adverbes :
- Seul et grand s’accordent en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Exemples :
Seuls les lions régnaient en maître dans la savane.
Les fenêtres grandes ouvertes laissaient passer l’air frais.
- Frais et large peuvent s’accorder ou non avec le nom auquel ils se rapportent.
Exemples :
Les roses fraîches (ou frais) écloses embaument le jardin.
La mère accueillit son enfant les bras larges (ou large) ouverts.
Accord de tout
Tout est l’unique véritable adverbe qui n’est pas invariable.
Règle générale
Lorsque tout signifie « tout à fait », « complètement », « très », il est adverbe et peut parfois s’accorder avec le mot suivant.
- Devant un adjectif masculin ou devant un adjectif féminin commençant par une voyelle ou un h muet, il reste invariable.
Exemples :
Julie et Marie ont des sacs tout neufs. (adjectif masculin)
Jeanne, tout émue, aperçut son chat. (adjectif féminin commençant par une voyelle)
Ces danseuses semblent tout heureuses. (adjectif féminin commençant par un h muet)
- Mais devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré, l’adverbe tout s’accorde en genre et en nombre.
Exemples :
Ces fleurs sont toutes fanées !
Elle semblait toute honteuse de leur dispute. (h aspiré) - Devant un autre adverbe, l’adverbe tout reste invariable.
Exemples :
Émilie a peur de conduire et elle roule tout doucement.
Ce passage est tout particulièrement intéressant.
- « Tout en » et « tout contre »
Tout devant les prépositions en et contre accompagnées d’un nom reste invariable :
Exemples :
Cette ville est tout en fleurs !
Léonie était blottie tout contre sa mère.
- « Tout à » et « tout de »
Tout devant les prépositions à et de s’accorde avec le nom ou le pronom féminin singulier :
Exemples :
Léa ne le vit pas, toute à sa joie.
Cette dame âgée est toute de gentillesse.
- Mais lorsque le nom ou le pronom sont au pluriel, tout reste invariable :
Exemples :
Les deux sœurs ne le virent pas, tout à leur joie.
Ces vieux amis sont tout de gentillesse.
- Devant les noms de couleur précédés de de, tout reste invariable :
Exemple :
En Asie, les personnes en deuil sont tout de blanc vêtues.
- « Tout autre »
Lorsque tout dans tout autre signifie « entièrement », il est un adverbe et reste invariable.
Exemple :
C’est une tout autre époque.
- Lorsque tout dans tout autre signifie « n’importe lequel », il est un adjectif indéfini et s’accorde avec le nom qu’il détermine :
Exemples :
Toute autre histoire m’aurait plu.
J’accepterai toute autre suggestion.
Astuce :
Si tout peut être ôté de la phrase sans en changer le sens, il est adverbe et donc invariable.
Exemple :
Une tout autre personne n’aurait pas réagi ainsi. (Une autre personne n’aurait pas réagi ainsi.)
- « Tout » et un nom de qualité
Devant un nom exprimant une qualité, tout peut ou non s’accorder en genre :
Exemples :
Cette femme est toute sincérité.
Ce chirurgien est tout douceur.