Les cours de grammaire et de linguistique jalonnent l’apprentissage du français. Syntaxe et orthographe vous donnent du fil à retordre ? Rassurez-vous : en réalité, comprendre ce qu’est la syntaxe est très simple.
Cet ensemble de théories et de définitions participe à la structure de la grammaire en général.
Dans notre article, découvrez ce qu’est la syntaxe en langue française. Objectif : faire de vous un as de cet essentiel de la grammaire !
Plan de l'article
Étude de la syntaxe en français
Pour bien comprendre ce qu’est la syntaxe, commençons par un peu de théorie. Découvrez la définition de la syntaxe d’après un dictionnaire de référence et l’étymologie du terme.
Définition de la syntaxe en langue française
D’après le dictionnaire Larousse, la syntaxe est un nom féminin.
« une partie de la grammaire qui décrit les règles par lesquelles les unités linguistiques se combinent en phrases. »
En bref, les règles syntaxiques d’une langue désignent la façon de joindre les expressions linguistiques dans les phrases. Elle régit l’organisation des éléments de cette dernière en ce qui concerne leur ordre, leur place et accessoirement leur accord.
C’est une partie importante de la grammaire française.
« Une syntaxe vraiment logique, qui exprime fidèlement et complètement la pensée, ne doit rien laisser à deviner », disait Louis Couturat, auteur de l’Histoire de la langue universelle.
Les fondements de la syntaxe ont un rôle important dans l’expression de la pensée, à l’écrit comme à l’oral.
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Étymologie du terme syntaxe dans la langue française
Le terme syntaxe provient du latin syntaxis qui signifie ordre ou arrangement. Ce mot est emprunté au grec ancien sùntaxis qui signifie mise en ordre, disposition ou convention.
La sémantique du mot syntaxe est particulièrement intéressante. En effet, la structure correcte des phrases vient d’une convention syntaxique en français. C’est un ensemble de règles de grammaire permettant de régir les relations entre les expressions linguistiques et de produire des discours structurés et clairs.
Pourquoi la construction normale d’une phrase en français est « sujet, verbe, puis objet » ? Pourquoi pas « verbe, sujet, puis objet », comme dans d’autres langues ? Tout simplement car les consignes syntaxiques sont en réalité une convention entre les locuteurs de l’idiome.
La syntaxe : étude des relations entre les mots
La syntaxe régit l’organisation des éléments de la phrase en ce qui concerne leur ordre, leur place et accessoirement leur accord. Ainsi, elle agit sur leurs relations et leur fonction.
L’étude des rapports entre les mots sous-entend une distinction des niveaux d’analyse. La syntaxe traite par exemple la relation entre le sujet et le verbe qui unit des parties de la proposition ou de la phrase simple. Ou encore la relation entre un nom et le nom qui le complète.
La syntaxe, étude des rapports entre les mots, se distingue de la morphologie de ces derniers, qui étudie les variations de la forme des mots.
Les rapports entre les propositions
Les phrases peuvent contenir plusieurs propositions On distingue deux principaux types de relations entre celles-ci dans une phrase.
Les propositions indépendantes, qui ne sont pas grammaticalement liées les unes aux autres.
Soit elles sont coordonnées, c’est-à-dire unies par une conjonction de coordination tels que les célèbres mais, où, et, donc, or, ni, car, etc.
Exemples :
Il pleut, mais nous allons quand même au parc.
Marie étudie la biologie et Pierre se spécialise en physique.
Soit elles sont juxtaposées, autrement dit, démarquées uniquement par un signe de ponctuation. Elles sont analysées comme des phrases séparées.
Exemples :
Le soleil brille, le ciel est bleu.
L’équipe a travaillé dur toute la nuit ; leur projet était prêt à temps pour la présentation.
Les propositions subordonnées qui possèdent une fonction dans la phrase. La proposition subordonnée est dépendante d’une autre proposition, et ne peut pas être employée seule, sa dépendance syntaxique est marquée explicitement par un mot subordonnant ou par le mode du verbe. Elle permet de compléter, de modifier la proposition dont elle dépend.
Parmi les types de propositions subordonnées, on en relève 3 selon leur fonction :
La subordonnée relative qui est introduite par un pronom relatif tels que qui, que, quoi, dont, lequel, etc. Généralement, elle fait office d’adjectif épithète ou d’adjectif apposé du nom.
Exemples :
La personne qui m’a aidé était très gentille.
Le film dont tout le monde parle sortira en salle demain.
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La subordonnée complétive qui admet la fonction de COD dans la majorité des cas. Il en existe 4 sortes :
- la complétive conjonctive introduite par que et qui ou par des locutions conjonctives telles que de ce que ou à ce que. Elle occupe la fonction de COD ou COI.
Exemples :
Je sais que tu aimes le chocolat.
Je me demande qui m’a écrit cette lettre.
- la complétive interrogative indirecte qui rapporte une interrogation posée par une personne. Elle peut être introduite par la conjonction de subordination si ou des mots interrogatifs tels que qui, à qui, lequel, pourquoi, etc. Elle occupe le plus souvent la fonction de COD.
Exemples :
Je ne sais pas si elle viendra à la réunion.
Il a demandé à quel moment la livraison sera effectuée.
- la complétive exclamative indirecte qui exprime une exclamation de manière indirecte. Elle est introduite par des mots exclamatifs tels que combien, si, comme, quel, etc. Généralement, elle occupe la fonction de COD.
Exemples :
Tu ne peux pas imaginer combien de personnes sont venues à la soirée d’inauguration !
Regarde comme elle belle !
- la complétive infinitive qui est utilisée comme complément d’objet pour les verbes perceptifs tels que voir, entendre, écouter, sentir, regarder, etc. Elle peut également être introduite par les verbes faire, envoyer, emmener et laisser. Elle n’a pas le même sujet que la proposition principale.
Exemples :
Nous regardons les feuilles tomber sous le souffle du vent.
Nous sentons l’hiver approcher.
La subordonnée circonstancielle qui joue le rôle d’un complément circonstanciel. Elle n’est pas indispensable à la phrase et peut être supprimée sans rendre la phrase agrammaticale.
Exemples :
Auguste adore jouer à cache-cache quand il va chez ses cousins.
Auguste adore jouer à cache-cache.
Les rapports entre les constituants de la phrase
Lors de l’analyse de la structure grammaticale d’une phrase, on peut identifier :
- Le terme sujet de la phrase.
Le sujet est l’un des deux constituants obligatoires de la phrase de base. Il désigne de qui ou de quoi celle-ci parle.
Dans certains cas, le sujet peut être omis.
Exemples :
Partons.
Dégustons ce repas.
Il peut également se réduire à un terme unique.
Exemples :
Il est rentré tard hier soir.
Marie chante magnifiquement.
Comme il peut être composé de plusieurs constituants.
Exemples :
Les enfants du voisin jouent au foot tous les jours.
Les collaborateurs ont accueilli chaleureusement la nouvelle recrue.
- Le verbe et son entourage, également nommé syntagme verbal.
Le verbe est un mot exprimant un état, une action ou une modification.
Dans certains cas, il peut être un terme unique.
Exemples :
Il sort.
Elle boit.
Il peut être accompagné de termes entrant dans son entourage immédiat et qui le complètent : les compléments essentiels.
On le considère comme tel, soit quand sa construction avec ou sans préposition dépend du verbe lui-même. Soit quand ce dernier ne peut pas avoir de sens sans sa présence.
Ce sont des COD, ou certains compléments circonstanciels.
Exemples :
Il boit un verre d’eau.
Verbe accompagné d’un COD essentiel « un verre d’eau ».
Elle chante bien.
Verbe accompagné d’un complément circonstanciel essentiel « bien ».
- Les compléments circonstanciels.
Ils décrivent les circonstances dans lesquelles une action se déroule.
Ils peuvent ne pas avoir de fonction dite essentielle. Dans ce cas, ils sont des constituants de la phrase et portent sur la relation entre le sujet et le verbe.
Exemple :
Il court dans le parc.
Ici, « dans le parc » précise le lieu mais n’est pas essentiel à la compréhension de la phrase.
Pendant l’été, nous aimons partir en vacances à la montagne.
Ici, « pendant l’été » précise le temps mais n’est pas essentiel à la compréhension du sens de la phrase. De même pour « à la montagne » qui indique le lieu.
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Les rapports entre les constituants du groupe nominal
Le groupe nominal est une unité grammaticale constituée d’un mot principal, appelé nom-noyau, auquel on associe éventuellement des mots. Le nom-noyau peut être un équivalent du nom tel qu’un infinitif, un pronom ou une proposition substantive.
Remarque :
Il peut être réduit au nom-noyau avec ou sans déterminant. Il a également la possibilité d’être étendu par différentes expansions : apposition, complément du nom, proposition subordonnée ou épithète.
Attention à ne pas confondre le groupe nominal dans ce sens élargi avec le sujet.
- Il peut être identifié comme un constituant de la phrase, dans le cas où il est sujet ou complément circonstanciel non essentiel.
Exemples :
Les oiseaux chantent au lever du jour.
Ici, « Les oiseaux » est un groupe nominal à la fonction de sujet.
- Il peut également être reconnu comme constituant du verbe et de son entourage lorsqu’il occupe la fonction de complément essentiel.
Exemples :
Mon ami a lu le livre en une seule nuit.
Les fleurs colorées embellissent le jardin.
- Il est possible d’identifier le groupe nominal comme constituant secondaire. Par exemple, lorsque celui-ci complète le nom-noyau dans un groupe nominal.
Exemples :
C’est l’ami du frère de Sylvie.
La réunion de ce matin a eu lieu dans la grande salle de conférences.
- Lorsqu’il est introduit par une préposition, il est appelé groupe prépositionnel. Lorsqu’il admet la fonction de complément, on parle de construction indirecte. Cette dernière peut également être marquée par la morphologie lorsqu’elle est introduite par les pronoms dont, y, en, lui.
Exemples :
Selon l’heure, le trafic est plus ou moins dense.
Ici, « Selon l’heure » est un groupe prépositionnel à la construction indirecte introduit par la préposition « selon ».
L’équipe d’ingénieur, dont fait partie Marie, a été félicitée par la direction.
Ici, « dont fait partie Marie » est un groupe prépositionnel à la construction indirecte introduit par le pronom « dont ».
Analyse de l’importance des règles syntaxiques
Contrairement à ce que vous pourriez penser, la syntaxe et ses règles n’ont pas la même importance dans toutes les langues. Cependant, dans celle de Molière, la syntaxe est d’une importance capitale.
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L’importance des règles syntaxiques en français
Une faute de syntaxe en français peut être de trois types :
- mal placer une unité linguistique ;
- oublier un ou des éléments ;
- se tromper de mot de liaison ou de coordination.
N’oubliez pas : la syntaxe régit le rapport entre les unités linguistiques. Selon le type d’erreur, celle-ci rend le discours plus ou moins inintelligible.
Prenons des exemples simples de fautes de syntaxe possibles.
- Je n’ai entendu rien de ce que tu as dit. Ici le locuteur aurait dû dire : « je n’ai rien entendu de ce que tu as dit ». Bien que le sens global de la phrase reste intact, c’est une faute de syntaxe.
- Je comprendrai jamais ton amie. Ici, il manque le mot « ne » pour une construction correcte.
- C’est la fille que je parle. Le mot « que » doit être remplacé par « dont » pour que ce soit correct.
En français, une mauvaise syntaxe peut même mener à un contresens.
Dans les langues latines en général, la syntaxe revêt une importance capitale. Sans elles, texte écrit, langage quotidien, mémoire et discours seraient difficilement compréhensibles.
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Des règles syntaxiques à l’importance variable selon le langage
Le rapport entre les unités linguistiques n’est pas systématiquement aussi important. En langue arabe, un discours ou un texte peuvent être tout à fait intelligibles, même si les règles de syntaxe ne sont pas tout à fait respectées.
Prenons un exemple simple. L’arabe est un idiome « verbe, sujet, puis objet ». Pour dire : « Le père mange du pain », la phrase s’articulera ainsi : ya’kulu al-walad khubzan. Al-walad, le père, sujet de la phrase, est placé en deuxième dans la structure traditionnelle d’une phrase arabe.
Cependant, il est possible de dire : al-walad ya’kulu khubzan. Dans ce cas, le terme « père » est mis en relief, mais le sens ne change pas. Cela reviendrait à dire en français : C’est le père qui mange du pain.
L’ordre des mots dans la phrase ne change pas le sens global. Dans cette langue, la syntaxe sert seulement à mettre des éléments en relief. Le rapport à la syntaxe est donc tout à fait différent. C’est aussi le cas du russe, par exemple.
Vous l’avez compris : un problème dans la syntaxe d’une phrase peut complètement changer son sens en français. Il faut donc être prudent avec le système syntaxique, à l’écrit comme à l’oral. Rassurez-vous : ces règles s’apprennent naturellement avec la pratique du français. Hormis les grosses fautes de syntaxe, votre phrase reste compréhensible.
Faites attention si vous effectuez un travail universitaire, comme un mémoire, un discours ou une présentation orale. Votre syntaxe, en tant qu’auteur ou orateur, doit être irréprochable.
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