“Génération Z parce que la dernière
Ça s’voit clairement qu’on n’a pas connu la guerre”
Si ce que vous savez de la Génération Z se résume à ce passage de la chanson “L’odeur de l’essence” d’Orelsan, alors cet article peut vous servir.
La Génération Z est une classe d’âge, une catégorie de la population. Jeunesse dorée, qui n’a donc “pas connu la guerre”, accro aux écrans, smartphones et autres technologies, impatiente voire fainéante… de nombreux clichés affectent cette génération dont la moyenne d’âge est aujourd’hui 18 ans, soit l’accès à la majorité.
Mais ses clichés ont-ils lieu d’être ? Qui sont vraiment les individus de la Génération Z ?
Nées entre 1997 et 2010, ces jeunes personnes viennent de faire leur entrée dans le monde du travail, ou s’apprêtent à le faire. Peut-être est-ce d’ailleurs cela qui inquiète la société et entraîne nombre d’interrogations.
Alors, entre stéréotypes et faits avérés, peurs d’un côté et attentes de l’autre, MerciApp vous propose un tour d’horizon de cette jeune génération, de ses aspirations et de son lien au monde du travail et à l’entreprise.
Plan de l'article
Qui est la Génération Z ?
Pour comprendre les dynamiques qui l’animent, il est bon de comprendre qui elle est. Petit aperçu des caractéristiques de cette génération.
Définition
Dans “Génération Z” il y a… “génération”. Sans vouloir proposer une enquête linguistique du terme, nous rappellerons simplement que celui-ci n’est pas sans poser problème, puisque, renvoyant à un groupe de personnes, il ne peut pas prendre en compte les spécificités de chaque individu.
Ainsi, notre propos relève bien évidemment de l’ordre de la généralité : ce ne sont pas des règles immuables pour tous les individus, mais plutôt des tendances générationnelles, fruits de l’évolution de la société et de ses bouleversements.
La Génération Z renvoie à la génération des personnes nées entre 1997 et 2010. Ce terme s’ancre dans une généalogie, puisque les générations précédentes ont elles aussi été baptisées et que ces appellations prennent leur sens en relation les unes avec les autres.
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Pour un bref rappel chronologique, on retrouve :
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- Les baby-boomers (nés entre 1945 et 1960), enfants du boom démographique d’après-guerre qui ont vécu pendant les Trente Glorieuses et ont donc connu une période de faste économique. Aujourd’hui, ces individus sont à la retraite ou s’en approchent (et oui, le “OK Boomer” est une expression qui les concerne) ;
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- La Génération X (personnes nées entre 1961 et 1981), qui inaugure la liste alphabétique des générations, et marque le début du déclin démographique, tout comme la fin de la prospérité économique ;
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- La Génération Y, dont les individus sont davantage appelés les millennials ou “milléniaux” en bon français, et sont nés entre 1982 et 1996, l’heure des grands bouleversements numériques et technologiques nommés… Internet ;
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- La Génération Z clôt donc cette généalogie. On nomme également ses individus les digital natives.
Notons également que les diminutifs “Gen-Z” ou “Gen-X” ont le vent en poupe !
Culture et valeurs de la Génération Z
La première spécificité de la Génération Z est bel et bien son lien avec Internet et les nouvelles technologies : il s’agit de la première génération à n’avoir pas connu le monde sans le Web.
Cette caractéristique des bien nommés digital natives permet de comprendre leur facilité à communiquer à distance, leur aisance avec les navigateurs et leur rapidité dans l’accès à l’information, tout comme l’importance qu’ils accordent aux réseaux sociaux.
Cette génération a également connu un bouleversement de sa vie quotidienne avec la pandémie de Covid-19 en 2020, alors que la plupart des individus étaient étudiants.
Bien que toute la société ait été touchée par cette crise sociale et sanitaire, les études ont montré que les répercussions psychologiques du confinement ont été lourdes chez cette génération, privée de lien social et devant parfois faire face au chômage ou à la précarité financière.
Enfin, la crise économique fait partie de l’environnement de la Génération Z : contrairement à la Génération X, elle n’a connu que ce contexte de chômage de masse, d’accès difficile à un emploi, et d’inflation. Son image de l’entreprise peut en pâtir.
Parallèlement, la protection de l’environnement est devenue une évidence pour cette génération, qui mesure l’importance d’agir en faveur de l’écologie face à l’urgence climatique.
Forces et faiblesses de la Génération Z
Face à un tel contexte, comment se comporte la Génération Z ?
En 2015, les traits caractéristiques de la Génération Z en France ont été analysés par une étude BNP Paribas-The Boson Project, en incluant le propre regard de cette génération sur elle-même. La Génération Z a pu relever elle-même ses forces et ses faiblesses.
Sa naissance à l’ère digitale lui permet d’avoir une réelle aisance face aux nouvelles technologies. La Génération Z a également développé une forte adaptabilité, ainsi qu’une autonomie liée à sa maîtrise des outils à sa disposition pour s’informer et échanger.
Ainsi, grâce à leurs compétences innées de Community Manager ou de Content Manager , ces candidats hyperconnectés peuvent se tourner aisément vers ces professions très prisées.
L’audace, l’envie et l’ouverture d’esprit sont des qualités de la Génération Z : son arrivée dans un espace mondialisé où la communication est instantanée lui a permis d’ouvrir son champ des possibles et de prendre conscience des opportunités et difficultés de chacun.
Au contraire, la Génération Z l’affirme elle-même : elle peut être têtue et impatiente, trop connectée et impulsive. Les défauts de ses qualités dirons-nous…
La Génération Z : mise à jour des attentes au travail
En 2023, les voici : les Gen-Z sont aux portes de l’entreprise et veulent entrer tambour battant faire leurs preuves dans cette jungle qu’est le marché du travail. Mais quelles sont leurs attentes, et comment les entreprises doivent-elles s’adapter ? MerciApp vous partage son enquête.
La Génération Z, une génération paresseuse ?
Face aux mutations du monde du travail, une idée est apparue : la nouvelle génération ne “voudrait pas travailler”, serait “flemmarde”, pas travailleuse, désintéressée de tout sauf des écrans.
Sans comparer les différentes générations, notons que c’est le rapport au travail qui a changé depuis l’après-guerre. Dans une étude Mazars/OpinionWay, François Dupuy, sociologue et chercheur au CNRS explique que d’une pratique intégrationniste du travail (le travail sert à s’intégrer, à gravir l’ascenseur social), nous sommes passés à une pratique instrumentale.
Ainsi, les jeunes ne se réalisent plus à travers le travail, du moins pas uniquement. Si leur emploi leur apporte des moyens financiers nécessaires, leur vie privée est la priorité.
Du point de vue des Gen-Z, s’épanouir dans sa vie personnelle est plus important que s’épanouir au travail, même si cela peut y participer. Leurs attentes vis-à-vis du monde du travail ont donc évolué.
Des attentes en matière d’autonomie et de liberté
Pour qu’une entreprise apporte satisfaction aux Gen-Z, la flexibilité et une certaine liberté sont des éléments majeurs. Selon une étude Mazars/Opinion Way de 2019, 73% de cette génération attendent de l’entreprise qu’elle lui permette d’organiser ses horaires de travail.
Libre d’organiser son temps et ses tâches, mais également valorisée par cette confiance, la Génération Z n’en sera que plus efficace et plus productive.
Vous pensez peut-être que cette liberté est synonyme de télétravail absolu et de solitude ? Que nenni ! Échanger avec les autres et bénéficier d’une vraie communauté de travail au sein d’une entreprise est primordial pour les Gen-Z : ainsi, 79% attendent de l’entreprise qu’elle propose un lieu de travail physique et convivial.
En soignant l’intégration de vos nouveaux salariés, en créant de bonnes conditions de télétravail sans négliger le lieu de travail de votre entreprise, vous vous donnez toutes les chances de plaire aux Gen-Z !
Un emploi porteur de sens et une attention au bien-être
À bon employeur, salut : la fameuse quête de sens passe désormais par le travail. Finis les bullshit jobs déjà critiqués par les milléniaux, il faut que les Gen-Z sachent pourquoi ils se lèvent le matin.
Ainsi, en 2022, 69% des 18-30 ans en France se disaient prêts à changer d’emploi pour un travail écologiquement utile (étude Harris). Certes, toutes les entreprises ne peuvent satisfaire ce besoin, mais s’intéresser à leur impact peut être profitable.
De plus, ce besoin de sens chez les nouvelles générations peut être assouvi par les relations humaines et les interactions avec les membres de l’équipe. Soigner la collaboration et la communication devient majeur pour une entreprise : team building, dialogue et soutien sont autant de pratiques RH valorisées chez les Gen-Z.
Enfin, ces derniers sont de plus en plus sensibles à l’attention portée au bien-être des salariés. Après la pandémie de COVID-19, qui a profondément ébranlé les Gen-Z, cette génération attend davantage que les précédentes que les entreprises soient soucieuses de la santé mentale de leurs collaborateurs.
Une bonne nouvelle ? En faisant cela, vous développez votre marque employeur et ainsi participez à la rétention de vos talents !
Des entreprises responsables et inclusives
S’il accorde de l’importance à son bien-être, le Gen-Z n’en est pas pour autant égocentré : constamment lié à ses pairs, connecté avec eux sur les réseaux sociaux et ouvert sur le monde, il est plus sensible que ses aînés à l’inclusion, car conscient des discriminations de genre, de sexe, et de race.
La question environnementale est également majeure pour cette nouvelle génération soucieuse de la planète. Parce qu’elle a grandi avec la prise de conscience de l’urgence climatique, son besoin d’agir est plus grand et dépasse les frontières de la vie privée.
En engageant leur responsabilité, notamment avec une démarche RSE forte (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et en veillant à la diversité et à l’inclusion au sein de leur entreprise, les employeurs font preuve de leur intéressement au monde et aux questions sociales qui animent les jeunes générations.
Conclusion : La génération Z, ou l’évolution du travail
Cette nouvelle génération, derrière les stéréotypes et les clichés, marque la société par son affirmation d’elle-même. Cependant, les éléments qui la caractérisent étaient avant elle en train d’éclore sur le marché du travail, en proie à de profondes mutations.
On peut alors y voir une accélération de ces changements et de ces revendications : les velléités s’accentuent. En cela la Génération Z forme bel et bien les petites sœurs et petits frères de la génération Y : entreprises et entrepreneurs, vous voilà prévenus.
Sources
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