Et si vous preniez le contrôle de votre vie professionnelle grâce à l’empowerment ? Notion importée des conflits sociaux américains, l’empowerment désigne, selon la définition de Marie-Hélène Bacquet, un “processus par lequel un individu ou un groupe acquiert les moyens de renforcer sa capacité d’action et de s’émanciper”.
En management, le principe d’empowerment se traduit par une autonomisation des collaborateurs propice à la rétention salariale, à l’innovation et donc à l’amélioration générale de la productivité.
À l’heure où les Millenials investissent le marché du travail, les modèles de hiérarchie traditionnels peinent à convaincre et c’est donc dans les pratiques de développement personnel que les managers vont puiser leur inspiration.
Finis les “bullshit jobs” et les méthodes de micromanagement à la The Office ! Les travailleurs cherchent aujourd’hui à trouver du sens dans leur quotidien et accordent donc une importance particulière à la place qui leur est laissée dans les processus décisionnels.
Entre attribution d’une confiance durable, promotion de la prise d’initiative et renversement des rapports de force, l’empowerment remet le travailleur au cœur de son activité et s’impose comme une méthode de management positive plébiscitée par de nombreuses organisations.
Dans cet article, découvrez comment prendre le pouvoir sur votre vie professionnelle grâce aux méthodes d’empowerment.
Plan de l'article
Définition : qu’est-ce que l’empowerment ?
L’empowerment, c’est conscientiser ses actions pour mieux les contrôler. En d’autres termes, la notion renvoie à une prise de responsabilité délibérée envers sa propre condition, qu’elle soit personnelle, sociale ou professionnelle, et donc en une résolution auto-alimentée des conflits sociaux.
Là où les pouvoirs hiérarchiques ne parviennent pas à intervenir, individus et groupes se prennent en main pour améliorer eux-mêmes, grâce à un processus d’expérience et d’éducation, leur situation.
Un processus qui profite aussi bien au manager qu’à ses collaborateurs
L’empowerment, c’est la promesse d’une prise de conscience individuelle qui présente des bénéfices collectifs.
En améliorant le quotidien des employés et de leurs superviseurs, il confirme le principe de Marguerite Yourcenar selon lequel “tous nous serions transformés si nous avions le pouvoir d’être ce que nous sommes”.
Avantages et bienfaits de l’empowerment pour les salariés
Du côté des salariés, la mise en place des pratiques d’empowerment présente des bénéfices significatifs en matière de :
- Liberté : un management flexible et une confiance mutuelle permettent aux employés d’organiser eux-mêmes leurs tâches et donc d’être plus alignés avec leurs principes ;
- Prise d’initiative : grâce à l’empowerment, les salariés ont moins peur de proposer leurs idées, ce qui favorise le partage de compétences, l’innovation et donc la productivité ;
- Connaissance de soi : en laissant plus de place à l’individu, l’empowerment lui permet d’identifier ses forces pour mieux les mobiliser dans ses activités quotidiennes ;
- Capacité d’adaptation : parce qu’on lui laisse une chance de se tromper, le salarié sera plus à même d’apprendre de ses erreurs et d’améliorer sa manière de travailler ;
- Bien-être au travail : une équipe qui trouve du sens dans ses missions est moins à même de souffrir de brown-out, ce sentiment de perte de sens qui nuit à la santé mentale des employés ;
- Productivité : innovation et flexibilité sont aujourd’hui la clé de voûte d’une ambiance positive qui favorise les gains de productivité.
Quand l’empowerment facilite l’action du manager
Si l’empowerment améliore le quotidien des salariés, il facilite également le travail des managers en leur permettant :
- De déléguer certaines tâches pour mieux répartir les charges de travail ;
- De systématiser l’évaluation des processus productifs pour en améliorer l’efficacité ;
- De prendre plus facilement certaines décisions en consultant leurs collaborateurs ;
- De développer une image de marque positive propice à la rétention salariale ;
- De travailler dans un environnement plus serein où sa position hiérarchique n’est plus un frein à la pérennité de ses relations sociales.
Origines et développement de la notion d’empowerment
De sa traduction controversée à ses multiples utilisations, la notion d’empowerment s’inscrit dans un contexte de transformation sociale qu’il est important d’expliciter.
Un terme anglais qui laisse place à de multiples traductions
Le terme empowerment donne du fil à retordre aux traducteurs du monde entier tant il incarne précisément la notion qu’il désigne. Adaptation cinétique du mot power, le pouvoir en anglais, il revêt deux dimensions essentielles à sa bonne représentation linguistique : celle du pouvoir et celle du processus d’apprentissage qui permet d’y accéder.
En français comme en Québécois, de nombreux mots sont utilisés pour traduire ce concept.
“Pouvoir d’agir” et “pouvoir d’action” en sont des exemples, mais ils ne parviennent pas à retranscrire la notion de processus inhérente à leur homologue anglo-saxon. “Capacitation” et “autonomisation” sont aussi utilisés, mais c’est l’idée de pouvoir qui est ici mise de côté.
Reste alors le controversé “empouvoirement” qui s’approche du concept pour en saisir la substance, mais renonce en échange à l’élégance de la langue.
De la lutte pour les droits des femmes à la vie en entreprise
Le concept d’empowerment trouve sa source dans les mouvements féministes américains des années 1970. Alors que la lutte pour les droits des femmes s’intensifie, les militantes cherchent à prendre le contrôle de leur condition et utilisent donc cette notion pour guider leurs méthodes d’action.
Repris ensuite lors des mouvements antiracistes “Black Power” puis pour orienter certaines politiques économiques de développement, le terme empowerment passe les portes du monde de l’entreprise dans les années 2000, rejetant les modèles hiérarchiques paternalistes pour promouvoir le travail social.
Une notion déclinée à plusieurs disciplines
Philosophie, psychologie, militantisme : la notion d’empowerment se décline à de nombreuses sciences humaines, mais désigne toujours le même processus.
On la retrouve par exemple dans la psychologie communautaire canadienne des années 1980, la philosophie de Michel Foucault interrogeant le rapport entre pouvoir et relation et même sur les étagères des librairies du monde entier au rayon Développement Personnel.
Quand l’empowerment bouleverse les rapports de force
Entre remise en question des pratiques traditionnelles et rejet de la subordination verticale au profit du “bottom up”, l’empowerment interroge non seulement la condition des individus, mais aussi l’établissement des rapports de force dans le milieu professionnel.
L’échec du management vertical
C’est une réalité difficile à accepter pour les managers attachés à la hiérarchie verticale : le schéma classique “patron, supérieur, subordonné” ne séduit plus.
À l’heure où 80% des millenials défendent une vision du travail différente de celle de leurs aînés, la délégation des pouvoirs prend le pas des organisations top-down (de bas en haut) et s’impose comme le nouveau modèle de management à adopter.
Partager pour mieux régner : une démarche d’émancipation
Derrière le rejet des pratiques traditionnelles se cache une mise à jour nécessaire en faveur d’une émancipation des travailleurs. Qui n’a jamais rêvé d’être libre d’organiser ses journées, de tester de nouvelles méthodes de travail ou de s’impliquer dans des projets concrets ?
Les collaborateurs valorisent aujourd’hui la confiance et la redistribution des pouvoirs bien plus que le management despotique appliqué dans certaines organisations.
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Management : les 3 piliers à connaître en matière d’empowerment
Pour se montrer efficace, l’empowerment repose sur 3 piliers essentiels que les managers doivent connaître et appliquer.
Le management participatif et le management transversal sont des approches managériales qui reposent sur l’empowerment, un processus par lequel un individu ou un groupe acquiert les moyens de renforcer sa capacité d’action et de s’émanciper.
Le management transversal implique la collaboration et la coordination entre différents services, équipes ou divisions d’une organisation, favorisant ainsi l’autonomie, l’implication et l’émancipation des collaborateurs.
Vision de l’entreprise : des travailleurs en quête de sens
La vision de l’entreprise, c’est le cap que suit le navire pour ne pas sombrer. Elle est définie par le manager lui-même et doit donner le rythme pour mener la barque à destination, même lorsque les entreprises naviguent en eaux troubles.
Sur un marché du travail en pleine mutation, les employés cherchent aujourd’hui à trouver du sens dans leurs tâches et se tournent donc vers des entreprises à la vision claire et aux convictions explicites.
Pour développer la vision d’entreprise, le manager peut mettre en place un espace de réflexion avec ses équipes pour établir une liste d’objectifs à atteindre à court, moyen et long terme et ainsi donner à tous l’opportunité de se projeter.
Encourager la rédaction d’un manifeste de marque participatif peut être un excellent moyen de fédérer les employés autour d’une vision commune et d’un travail qui fait sens. Et parce qu’un manifeste sans fautes d’orthographe gagne en crédibilité, faites confiance à un outil de correcteur de fautes d’orthographe comme MerciApp pour vous accompagner !
Appropriation des enjeux : le développement d’un sentiment d’appartenance
“Notre entreprise, c’est comme une grande famille !”. Vous avez sûrement déjà entendu un collègue, un ami ou même un recruteur prononcer cet adage. Derrière cette métaphore se cache en fait l’un des 3 piliers de l’empowerment : le développement d’un esprit d’entreprise.
Communication fluide, cohésion du groupe et ouverture au changement sont les fondations d’une organisation bienveillante qui laisse aux talents la possibilité de se dévoiler.
Pour encourager les initiatives spontanées et développer un sentiment d’appartenance, les entreprises peuvent par exemple installer une boîte à idées dans leurs locaux, permettre à leurs employés de pitcher une proposition de projet lors d’une réunion ou encore mettre en place un système de célébration des succès individuels.
Autonomie des équipes : quand la confiance encourage l’innovation
Une fois le cap donné et l’équipage motivé, le manager doit être capable de confier la barre pour éviter le naufrage.
En favorisant l’autonomisation des salariés de manière individuelle, mais également en tant que groupe, les entreprises témoignent d’une plus grande confiance en leurs effectifs, une composante essentielle au développement d’une meilleure estime de soi.
Grâce à un feedback régulier, à la mise en place de programmes de formation et à la valorisation des compétences techniques comme humaines (les fameuses soft skills), les organisations encouragent la prise de risque et favorisent donc l’épanouissement personnel, véritable moteur dans la recherche de gains de productivité.
Et parce que l’empowerment passe non seulement par l’esprit, mais aussi par le corps, pourquoi ne pas adopter le power posing, cette posture de superhéros qui renforce la confiance en soi et permet de se sentir plus puissant ?
Confiance, empowerment, créativité : vous avez désormais toutes les armes pour conquérir le monde dans les plus brefs délais ! Enfin, au moins celui du travail, et c’est déjà un bon début…
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