Les expressions donnent souvent du fil à retordre à celles et ceux qui apprennent le français. Et pour cause, les expressions idiomatiques sont très imagées et leur sens ne coule pas toujours de source. Elles n’en demeurent pas moins drôles et font sourire les adultes comme les enfants.
D’ailleurs seriez-vous capable d’expliquer pourquoi vous employez telle ou telle expression ? Vous donnez votre langue au chat ? Redécouvrez l’origine et la signification de ces 15 expressions françaises courantes.
Les expressions idiomatiques participent à la richesse de la langue française et de toute langue vivante. À tel point qu’il vous arrive peut-être parfois de douter de la syntaxe ou de l’orthographe de l’une d’entre elles. Pour éviter les confusions, un correcteur en ligne peut vous aider à mettre le doigt sur une expression mal orthographiée, ou formulée maladroitement.
Table des matières
1. Poser un lapin
Une personne qui vous pose un lapin ne se présente pas au rendez-vous que vous aviez convenu avec elle. Il faut savoir qu’au XVIIIe siècle le nom « lapin » renvoyait aussi à une histoire extraordinaire et inventée dans les moindres détails.
Cette formulation signifiait donc « raconter des histoires ». Au XIXe siècle, le « lapin » a ensuite désigné un homme qui quittait une fille de joie sans la rétribuer. L’expression a évolué vers le sens que nous lui connaissons aujourd’hui.
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2. Bon pied, bon œil
La locution française « bon pied, bon œil » est synonyme de bonne santé et de vigueur.
Saviez-vous qu’elle était née au XVIIe siècle de la jonction de deux expressions ? Au Moyen Âge, « de bon œil » équivalait à la tournure « avec franchise ».
Au XVIe siècle, la formule « aller de bon pied » existait également en français. Elle renvoyait au fait de marcher rapidement. L’expression que nous utilisons de nos jours découle de ces deux sens plus anciens. Le « bon pied » symbolise la stabilité, et le « bon œil » l’acuité visuelle.
3. Mettre de l’eau dans son vin
Drôle d’idée pour les puristes que d’ajouter de l’eau dans leur vin. Cependant, au Moyen Âge, cela ne choquait personne. Le vin était souvent dilué dans de l’eau. Le but était de se désaltérer sans subir les effets de l’ivresse. Plutôt pratique en temps de guerre.
Dès la Renaissance, cette expression française a glissé du sens propre vers le sens figuré. Elle signifiait alors « tempérer ses ambitions ou ses propos ». Au XVIIe siècle, cette formule renvoyait à la modération des passions. De nos jours, « mettre de l’eau dans son vin », c’est se modérer dans le but de ne pas aggraver la situation.
4. Avoir les yeux plus gros que le ventre
Vous avez forcément eu les yeux plus gros que le ventre au moins une fois dans votre vie. Cela veut dire que vous avez fait confiance à votre estomac plus que de raison. Vous avez alors ingéré une quantité de nourriture trop importante.
Cette expression française existait déjà à la Renaissance, sous la forme « avoir plus grands yeux que grande panse ». Par extension, cette locution imagée est employée quand quelqu’un a surestimé ses capacités. Un véritable appel à la modération, n’est-ce pas ?
5. Apprendre par cœur
Cette formule désigne le fait de mémoriser parfaitement une notion. Mais quel est le rapport entre la mémorisation et le cœur ? Voici des détails intéressants pour mieux comprendre sa signification de cette tournure.
Dans l’Antiquité, la médecine considérait que le cœur était le siège du courage, des émotions, mais également de la mémoire. C’est pourquoi l’expression « apprendre par cœur » est restée dans le dictionnaire français.
6. Avoir un fil à la patte
Georges Feydeau a choisi cette expression populaire pour le titre de sa pièce de théâtre, Un fil à la patte. L’un des personnages ne parvient pas à se détacher d’une relation qui l’embarrasse.
Cette locution argotique et très imagée signifie qu’une personne n’est pas libre d’agir comme elle le souhaite. Elle est alors prisonnière d’une situation. Il suffit d’imaginer le fil attaché à la patte d’un animal afin qu’il ne s’échappe pas.
7. Être connu comme le loup blanc
Vous en conviendrez, vous avez peu de chance de croiser un loup blanc en France. Par son caractère exceptionnel, cette expression renvoie au fait d’être très populaire. Au Moyen Âge, le loup incarnait la peur et la menace. Il était même perçu comme une figure diabolique qui effrayait tout le monde. Il lui était donc impossible de passer inaperçu.
Cette expression existait dans une autre variante en France, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le dictionnaire, il était possible de trouver la forme « être connu comme le loup gris ». Il existait également la formule « regarder comme le loup blanc » au Moyen Âge. Ces deux expressions françaises ont survécu dans celle que nous employons désormais.
8. Donner sa langue au chat
Voici l’une des expressions préférées des enfants. Lorsque vous donnez votre langue au chat, vous abandonnez l’idée de trouver une solution. Mais saviez-vous qu’au départ il était question de chien ? Décidément, les animaux occupent une place importante dans nos expressions courantes.
Mme de Sévigné est d’ailleurs à l’origine de cette phrase. Dans les lettres qu’elle adressait à ses proches, elle utilisait « jeter sa langue aux chiens ». L’expression « donner sa langue au chat » s’est popularisée plus tard, sous l’impulsion de l’un des frères Goncourt. Le glissement entre les deux animaux a été influencé par une expression chère à George Sand : « mettre quelque chose dans l’oreille du chat ».
9. Être bête comme ses pieds
Les pieds permettent de se déplacer, pourtant ils sont associés à la stupidité et à la bêtise.
Cette expression imagée date du XIXe siècle. Les pieds, situés à l’autre extrémité du corps, renvoient à ce qui est le plus éloigné de l’intelligence et du cerveau, à savoir la bêtise.
10. Avoir le cœur à l’ouvrage
La formule française « avoir le cœur à l’ouvrage » fait partie des nombreuses expressions idiomatiques comportant le mot « cœur ». Cet organe symbolisant la volonté, la formule désigne le fait de réaliser une tâche avec envie et motivation. Le mot « ouvrage » doit être compris au sens de « travail », comme dans la locution « se mettre à l’ouvrage ».
11. Vouloir le beurre et l’argent du beurre
Lorsque quelqu’un désire le beurre et l’argent du beurre, il souhaite tout obtenir sans contrepartie. Mais est-ce bien raisonnable ? À l’origine, cette formule apparaît en France au XIXe siècle dans le registre des affaires.
Métaphoriquement, elle désigne le fait de produire un bien, de le vendre, et de garder à la fois le bien vendu et l’argent de la vente. Elle exprime, par extension, le désir de s’emparer de l’intégralité des gains. Vous connaissez certainement les variantes courantes de cette formule, où il est question du « sourire ou du cul de la crémière », en plus du beurre et de l’argent.
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12. Donner de la confiture à des cochons
Tout le monde a déjà entendu cette expression, mais quel est le rapport entre la confiture et les cochons ? Pour en apprendre plus, il faut se pencher sur une phrase du Nouveau Testament : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux ».
Cette métaphore signifie qu’il ne faut pas donner des objets de valeur aux cochons, puisqu’ils ne sauront pas les apprécier. Au fil du temps, cette tournure a évolué. La confiture a remplacé les perles. L’idée reste la même : il est inutile de donner à quelqu’un ce qu’il ne peut apprécier.
13. Un froid de canard
D’autres animaux font la richesse des expressions françaises. La formule « un froid de canard » en témoigne. Elle est utilisée depuis 1880, et a connu un regain de popularité vers 1980.
Le sens de cette expression a un rapport avec l’univers de la chasse, le froid étant favorable à la chasse aux canards. Ainsi, s’il fait froid pour un canard, cela signifie qu’il fait encore plus froid pour l’homme.
14. Mettre les pieds dans le plat
Cette tournure fait partie des expressions les plus drôles à se représenter au sens propre. Néanmoins, elle n’a rien à voir avec la gastronomie et la cuisine.
Son histoire remonte au début des années 1800. En Provence, l’expression locale « gaffer dans le plat » était alors populaire. Le mot « gaffer » était synonyme de « patauger », et le mot « plat » désignait une étendue d’eau vaseuse et peu profonde.
Ainsi, cette métaphore renvoyait à une situation embarrassante. Imaginez un individu pataugeant dans une eau peu profonde et remuant la vase. L’eau se trouble rapidement. Voilà pourquoi elle fait référence à quelqu’un abordant ouvertement un sujet épineux, de façon souvent maladroite.
15. Tomber dans les pommes
« Tomber dans les pommes » renvoie au fait de faire un malaise.
Néanmoins, voici encore une locution qui induit tout le monde en erreur. En effet, il s’agit d’une formule du Moyen Âge qui a été déformée au fil du temps : « tomber dans les pâmes ». D’ailleurs, vous connaissez certainement la formule »tomber en pâmoison », qui possède le même sens.
En Ancien Français, le verbe « se pâmer » signifiait « s’évanouir ». Le mot « pâme » découlait de ce terme. La similarité phonétique entre les mots « pommes » et « pâmes » a mené à une confusion, si bien que la formule que nous employons de nos jours a supplanté la première.
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